une-vie-changeante

La solitude

A notre réveil, le corps n'étais plus là. Maman avait déménagé à la morgue. On ne sait pas quand sera fixé l'enterrement, je crois que c'est la semaine prochaine.. On rentre à la maison.

Chris file dans la salle de bain avec Hannah. Pour lui, c'est plutôt facile d'oublier Maman. Pour moi, le regret et la honte sont présentes. J'aurais pu faire quelque chose. Je le savais depuis toujours qu'il l'a frappait, mais j'étais trop dégoûtée, j'ai pas cherché à comprendre le pourquoi du comment. Si elle nous a abandonnés, c'est bien à cause de lui. 

 

Nous étions vendredi matin, aux alentours de 7 heures. J'avais cours et je n'ai pas pu sécher. Changer d'air me fera sans doute du bien. 

7h54, je suis avec Harry dehors.

  - Ça va ? On dirait que t'es pas bien.. , me dit-il.

  - Hein ? Euh, ouais ça va, ouais , répondais-je sans vraiment y penser.

Mon corps était présent mais mon esprit était mort, enterré. Harry me prend la main, puis nous allons au lycée. Tout le monde était heureux, tout le monde était là, le sourire aux lèvres, la clope au bec, certains avaient même une bouteille de vodka à la main. De bon matin. Moi, j'étais absente psychologiquement. On rentre en cours, et je m'assois au fond, près de la fenêtre. Isolée de tous.

Lola et Harry me regardent en se demandant pourquoi je ne m'installe pas avec eux. Je n'en ai pas envie, je veux rester seule, et faire mon deuil en paix. Foutez-moi tous la paix.

La matinée se passe. Le midi, je m'enferme dans les toilettes. Et je pleure. Et je pleure. Et je pleure. Pauvre idiote, tout ça c'est de ta faute, il est trop tard pour t'en mordre les doigts.

<< Chérie, on est sur la pelouse du stade avec la classe, je sais pas où t'es, mais viens xx >>.

Je sors des toilettes, personne n'était là. Je me regarde dans le miroir, les yeux cernés de rouge. La tristesse sur mon visage. Je me remaquille un petit peu, mascara et crayon. "Allez, aie l'air heureuse Rebecca, ce n'est pas de ta faute". J'avais pas le courage d'aller avec eux, je rentre alors à l'appart. Hannah était là.

  - Qu'est ce que tu fais là le bébé ? Tu es malade ? , me questionna-t-elle.

  - Oui, j'ai mal à la tête..Et toi qu'est ce que tu fais là ? , mentis-je.

  - Trop fatiguée pour aller bosser , me dit-elle en rigolant , tu veux te reposer ? 

  - Je peux dormir sur le canap avec toi ? , lui demandais-je en espérant trouver le réconfort dont j'ai besoin.

  - Bien sûr, allez viens! On va regarder un film comédie? Mmmh, Hollywoo? , me dit-elle en regardant tous les DVD de Chris.

   - Va pour Hollywoo..

  - T'es sûre que t'as juste mal à la tête ? , me dit-elle. 

  - Ouais. 

Je m'endors.

Je me réveille vers 18heures..par Chris.

  - T'es parti du bahut sans prévenir les professeurs ?

  - J'ai mis l'infirmière au courant.

  - Ah ouais ? Pourtant, on m'a dit que tu avais sécher des cours de l'aprem sans prévenir qui que ce soit... Ecoute Reb, je sais qu'en ce moment tout ne va pas bien, mais tu ne peux pas partir comme ça de ton lycée.

  - Noté. , lui répondais-je en coupant court à la conversation.

 

<< Pourquoi t'as séché ? T'es sure que tout va bien ? >> : Harry. "Ma mère est morte." fut ma réponse, la plus courte que j'ai faite dans l'histoire de mes textos envoyés. 

 

1 semaine est passée. Tout le monde m'a laissée, en comprenant que je devais faire mon deuil. Je ne me suis occupée de personne, j'étais seule dans mon coin, à essayer de me rappeler quand j'étais petite. On m'a toujours dit de repenser à des souvenir de quand j'étais toute gosse quand j'allais pas bien, parce que les souvenirs de quand t'étais toute gosse sont toujours plus joyeux. 

 

L'enterrement a eu lieu demain matin, samedi.

Quelle joie. 

 


27/01/2014
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Maman (2)

La fin de la journée approche, et je suis très impatiente d'aller à l'hôpital. J'appelle Chris pour savoir lequel est-ce. Il m'indique que c'est le même que celui de grand-mère. Mauvais présage. On en meurt tous de cet hosto si j'en conclus.

Je prends alors 2 bus, pour finalement y arriver. Je demande où est sa chambre.

  - Mais vous savez, qu'elle est morte ? , me dit la femme de l'accueil.

  - Oui, merci, je viens juste lui dire au revoir..une dernière fois. , répondis-je.

On m'y emmène alors. 

 

*Toc toc*

Hannah et Chris étaient à son chevet. Le visage peiné, et une lettre dans la main. Chris me la tend et je commence ma lecture.

  "Les enfants,

Je ne vous ai pas parlé de tout, je ne vous ai parlé de rien. J'ai écrit cette lettre au cas où quelque chose tournerait mal, et l'ai laissé dans mon sac à main exprès. Jacques n'est pas votre vrai père. C'est mon deuxième mari. A la naissance de Chris, votre vrai père, s'est enfui. Il a fui ses responsabilités. C'est alors que j'ai rencontré Jacques, il ne voulait pas que je vous en parle. Je m'en veux terriblement, j'aurais du vous avertir de tout. Jacques boit. Il boit beaucoup, il arrive des soirs où il rentre énervé et s'en prend à moi. Je ne voulais pas vous en parler, connaissant Chris, il en serait venu aux mains avec lui et ça aurait mal fini. Il m'a menacé de me faire pire, si j'en parlais à qui que ce soit. Les enfants, ne vous inquiétez pas. A présent, je suis bien et enfin heureuse. Vous avez eu la chance de fuir cet homme, pas moi. Si aujourd'hui je suis morte, c'est qu'il a forcément fait pire car j'en ai parlé à quelqu'un.. 

Chris veille sur ta future femme et Rebecca pour moi. Je vous aime fort. Votre maman"

 

La colère, le regret, la tristesse, et l'incompréhension s'emparent de moi. C'est alors que je repense à l'appel de l'inconnu. "colère..mal..bu", les mots qui me restaient. Je finis par me mettre à pleurer.

  - Reb', pleure pas..Elle est heureuse maintenant..pleure pas, s'il te plait. , me dit Chris.

  - Tu comprends pas! J'étais au courant! J'étais au courant putain! J'ai vu ses bleus sous ses collants quand ils sont partis! , dis-je en criant et en oubliant de pleurer.

J'avais honte d'avouer l'appel, ils m'en voudraient tous les deux.

  - J'ai..j'ai reçu un appel la nuit de mercredi à jeudi, elle m'a appelé..Je comprenais pas vraiment et j'ai pensé que c'était une blague alors j'ai raccroché en pensant qu'on s'était trompé de numéro..Elle m'a appelé pour lui demander de l'aide Chris! , finis-je par dire.

Chris me regardait dans les yeux.

  - Ecoute, on en est pas encore sûrs qu'elle est morte à cause des coups..On doit attendre les résultats du chirurgien.

  - Bien sur que si, cet enfoiré a du l'entendre m'appeler et l'a achevé! , criai-je complètement furax.

Hannah était au fond, elle n'osait rien dire, elle était choquée. "Dans quelle famille je me suis embarquée" a-t-elle du se dire.

 

Je finis par me calmer, et reste un peu de temps avec Maman. Plus de Patricia, elle est morte. Maman, elle sera toujours là. Où que je sois, qu'importe ce que je fais, elle sera là, près de moi. Une Maman ne meurt jamais.

Personne parlait pendant 4heures, on restait juste près d'elle. 

 

*Toc Toc*

  - Bonjour, Docteur Binetti. Nous avons fait plusieurs analyses, et sommes venus à la conclusion..qu'elle est morte de coups. Comme vous voyez, il y a plusieurs bleus sur son corps. La personne qui lui a fait ça, a du la jeter à terre ou sur un objet solide, qui lui a fait perdre vie.. , dit-il. Nous emmenons le corps à la morgue demain matin..Je suis vraiment désolé.

      - Merci monsieur. , dit Chris avant de se réfugier dans les bras d'Hannah.

      - Savez-vous qui lui a fait ça ? demandai-je au médecin.

     - Nous n'avons pas plus d'infos pour l'instant, nous vous appellerons dès que nous avons des nouvelles, dit-il avant de quitter la pièce.

 

Je regarde Chris et lui dire.

  - On fait quoi maintenant ? , lui dis-je.

  - On attend. 

  - On attends ? On attend quoi ? Qu'il se trouve une nouvelle femme à battre, qu'il soit heureux d'avoir bousillé la vie de maman ? , lui répondis-je.

  - Reb, assieds-toi. Tu veux faire quoi ? Aller le voir et le tuer ? , me dit-il.

  - Non, je veux qu'il se retrouve en prison et qu'il y crève.

 

Hannah, toujours présente, finit par dire quelque chose.

  - Vous..vous voulez qu'on reste dormir ici ? 

  - Ça te dérangerait mon coeur ? lui dit Chris , et toi Rebecca tu veux ?

  - Pourquoi pas. 

 

Je vais au distributeur chercher un sandwich et rencontre Matthew, le stagiaire de mami.

  - Salut. Je suis au courant pour ta mère, je suis désolé..Si tu veux parler, je suis là.

  - C'est gentil. Avec mon frère et sa copine, on va rester dormir ici cette nuit, si on peut ? 

  - Bien sur, je vous amènerais des lits , me dit-il en souriant.

 

Merci. 

Prochaine étape? Jacques.

 


26/01/2014
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Maman

Mercredi soir, il devait être à peu près 23 heures, je regardais Charlie et la Chocolaterie. Tim Burton m'épatera toujours. Je reçus un appel. Un appel bizarre. Je devais être au moment où le petit gros mangeait tout dans le film. Un numéro inconnu.

  - Allô ? , commençais-je.

J'entendais murmurer, je ne comprenais pas. 

  - ... colère, .. mal..bu.

Les quelques mots que j'ai entendu.

  - Excusez-vous, vous avez du vous trompez de numéro. 

J'ai cru à une blague. En ce moment, je reçois pleins d'appels inconnus, qui me demandent "Où il est Gérard?" ou bien des "Bah alors, tu viens plus aux soirées?" assez comiques je dois vous avouer. Je raccroche alors, et continue mon film.

 

1heure du matin, je m'endors. Je repensais encore à cet appel téléphonique. C'était vraiment étrange, la voix de femme qui murmurait..je pouvais ressentir sa douleur mais je ne savais qui c'était. Elle avait très peur, mais je ne savais de quoi.

 

7h. 

  - Allez le bébé ! On se lève ! Combien de fois j'ai dis de pas fumé dans ta chambre ? , me dit-elle en me pinçant les joues.

  - Mais j'ai pas fumé , lui dis-je en plaisantant sachant qu'il y avait des mégots à peu près partout.

  - Et moi je suis Barack Obama ? , me répondit-elle.

  - Peut-être pas Barack, mais Michelle..mais faudrait faire des UV quand même , dis-je en rigolant et partant dans la salle de bain. 

Je regarde mon téléphone et voit un message. 

<< Je t'aime fort ma chérie. >> Un numéro inconnu ? C'était surement Harry qui avait changé de numéro sans me prévenir, ou bien l'autre con de Brian qui n'a pas compris que les infidèles..très peu pour moi. << Merci, mais qui est-ce? >> fut ma réponse.

Toute préparée : jegging noir, tee shirt noir "rebelle? me? fuck you!, des vans noires, et un bonnet rouge. Je me mets devant W9 qui met des clips tendances. J'adore.

 

Mon téléphone sonne. 

  - Allô ? , dis-je soucieuse.

  - Je suis en bas, je t'attends mon coeur , dit Harry avec sa voix du matin.

Je descends alors en vitesse après avoir dit au revoir aux amants de l'appart.

Je vous passe la matinée qui fut inintéressante, disons-le. Histoire, maths, et sport. Rien de tel que pour se motiver toute la journée. 

Le plus intéressant fut cet après-midi. Un appel en plein milieu de cours de Français. Cette matière je l'aime bien en plus, dommage. 

  - Madame ? On m'appelle et je crois que c'est urgent , dis-je à la prof la main levée.

  - Oui, sortez, allez-y. 

  - Allô ? , répondis-je au téléphone. 

  - Ouais, euh, c'est Chris. Je suis à l'hôpital là.. , me dit-il perdu.

  - A l'hôpital ? Pourquoi ? Hannah va bien ? 

  - Hannah ? Ouais t'inquiète ! C'est Patricia, elle est morte , me dit-il sans sentiments.

  - Morte ? Et on sait de quoi ? , lui répondis-je.

  - Les médecins doivent faire des analyses, tout ça, puis ils me disent..T'as qu'à venir directement après les cours, tu prends le bus et Hannah et moi on sera là.. Ok ? 

  - O..ok. , lui répondis-je avec une boule dans le gorge.

 

Ça fait quand même bizarre d'apprendre que votre mère qui ne s'est pas vraiment occupée de vous certes, mais avec qui vous avez eu un lien, est morte. Je rentre dans le cours et m'assois sans broncher un mot.

 


26/01/2014
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Les lettres

Mercredi matin, cours de 11heures, je passe devant la table d'Harry et lui dépose. Il parle jeux vidéos avec Tom. Lorsque je passe, il regarde mes fesses. Toujours ce Harry, mystérieux mais qui désire des choses dont il est suspendu. 

Je me rassois à mon pupitre et le voit se retourner pour me regarder, je fais bien sûr mine de parler à Lola, qui me parlait réellement en fait. 

  - Pourquoi vous vous écrivez des lettres au lieu de vous parler ? T'as tes règles donc t'es obligé de lui écrire pour pas le chauffer ? , me dit -elle en plaisantant.

  - T'es bête! C'est pour qu'on apprenne à mieux se comprendre, et puis qu'on resserre les liens qui nous unissent , lui répondais-je. 

 

Théo vient à notre table. Car oui, nous sommes en Arts Appliqués, donc la professeur nous laisse un peu faire notre vie et c'est pas déplaisant. 

  - Pourquoi des lettres ? C'est mignon, on dirait Cher John..sauf que vous, vous vous les donnez et vous les envoyez pas , me dit-il.

  - Demande à Lola , lui répondais-je en ayant toujours autant la flemme.

Je finis par m'endormir sur mon bureau. Lola me pousse le bras.

  - La prof te demande si ça va , me dit-elle en ricanant un peu.

  - Hein? Euh..dis que non, dis que non, faut que j'aille à l'infirmerie , lui dis-je tellement je ne voulais pas aller au cours de maths de la prochaine heure.

  - Elle ne se sent pas très bien madame, je peux l'accompagner à l'infirmerie ? , répondît-elle à la prof.

   - Non, qui est le délégué de cette classe ? demande la professeur.

  - C'est moi m'dame , répondit Harry.

Et merde. Alors oui, je vais rater le cours de maths..mais je vais devoir parler à Harry.

  - Viens , me dit-il en me tendant la main.

  - Ça va, je peux marcher quand même. , lui répondis je toujours dans mon rôle.

  Me voilà, faisant semblant d'avoir la tête qui tourne, à marcher doucement tel une grand-mère avec son déambulateur et la main d'Harry qui se colle sur ma nuque. 

  - Ils sont vraiment trop craquants tous les deux , entendais-je par une fille qui parlait à sa voisine.

Ça me fait sourire. 

  - Avoue, t'es pas vraiment malade ? me dit Harry dans le couloir , avec son large sourire.

  - Bien sur que non! Je voulais pas aller en cours , lui répondis-je.

  - C'est peut-être le moment de m'excuser? 

  - Tu peux toujours essayer.. Et puis merde, on avait pas dit qu'on se parlait plus pendant un moment..On est vraiment nuls , lui répondis-je en souriant.

  - Je commence. Je suis désolé de t'avoir giflé. Je sais qu'un homme à en aucun cas le droit de frapper celle qui l'aime, même de la blesser par des mots..Et puis je voulais aussi que tu saches que ce que je t'ai dit à l’hôpital, je le pense vraiment. Je suis dingue amoureux de toi et je sais que ça fait louche un peu d'entendre un gars répéter plusieurs ce genre de trucs mais je veux que tu saches vraiment que je suis plus le connard que j'étais et que j'ai réellement changé. Et je devrais contrôler ma jalousie un peu , finit-elle avec un sourire.

  - Continue ta jalousie, c'est ce qui te rend craquant. Je sais pas ce que je veux, je suis désolée de te rejeter, de te reprendre..  Je t'ai pas dit toute ma vie encore, je t'ai pas raconté ce qui s'est passé hier soir, et ce qui s'est passé avant.

 

Il me prend la main et me fait rentrer dans les toilettes des garçons. Il s'arrête devant le lavabo et sort son briquet et la lettre. 

"Adieu l'écriture, béni soit ton âme" dit-il d'un air sérieux. Je finis par rigoler et il m'embrasse tout doucement sur les lèvres. 

  - Ça te dit qu'on aille dehors et que tu me racontes tout depuis le début ? , me dit-il.

On se pose alors dans la "cours de récréation" comme dirait les enfants, et me voilà qui déballe tout. De mon enfance, l'abandon de mes parents, ma grand-mère, Hannah, notre appartement, mon ancien moi et les moqueries, mon père qui frappait ma mère, et la soirée mouvementée d'hier. Je ne lui ai pas parlé des bleus qu'avait ma mère hier soir, sous ses collants. Je ne devais en parler à personne surtout pas à Chris après cette soirée.

 

La journée se passe. De l'amour, de l'amour, de l'amour.

 


26/01/2014
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Les connards sont à la maison

Notre petit jeu consistait à ne plus se parler pendant un certain nombre de jours et ne s'envoyer que de lettres, je trouvais ça bien comme ça on pouvait réellement se dire les choses qu'on arrivait pas à dire avec la bouche. C'est lui qui en avait eu l'idée pendant le cours de français. Du coup, le mardi soir, assise sur mon lit, en tailleur je lui écris ma première lettre. 

  " Je trouve ça marrant, et plutôt bizarre de t'écrire des lettres à te donner en mains propres mais tu as surement raison, c'est peut-être le moyen de nous souder tous les deux.  J'ai fait la chose la plus insensée, et la plus dangereuse de ma vie en t'avouant mes sentiments mais tu vois j'ai réussi, je suis toujours là et je suis bien heureuse de te l'avoir dit. La première fois que je t'ai vue sortir de ta maison j'ai d'abord cru que j'étais en plein rêve ou que j'avais mal vu et que finalement tu étais incroyablement laid mais ce n'était pas le cas. Je ne comprends toujours pas pourquoi tu es jaloux, et pourquoi tu m'as frappée. Si je dois être sincère avec toi, je vais t'avouer que je n'ai pas toujours été la Rebecca que tu connais aujourd'hui, c'est pour cela que j'ai voulu aider Théo. Mon père frappait ma mère.. et j'en ai parlé à personne du mal que ça me faisait." 

Simple lettre.

 

*Toc toc*. J'entends Chris ouvrir la porte et se mit à parler à quelqu'un, surpris.

  - Qu'est ce que..qu'est ce que vous faîtes là ?

Je décide alors d'aller au salon, puis découvrir les deux personnes nous ayant abandonnés. Mon père, et ma mère. Appelons-les plutôt Patricia et Jacques car ceux ne sont pas eux mes parents. Oh que non. 

  - Bonjour Chris , dit Jacques en regardant Chris puis me regardant , bonjour Rebecca , suivi d'un sourire. 

Ma mère était derrière, ne parlant pas, regardant simplement la scène se produire. Elle a toujours été comme ça, pour le peu que je me rappelle, toujours à l'arrière. Elle ne parle jamais, elle a trop peur de ce que peut lui dire son connard de mari. Ou bien lui faire.

  - Jacques ? Bonjour, et bien rentrez voyons! Chris va préparer un petit apéro! , arriva Hannah tout sourire. 

 

Chris et moi nous nous retrouvions dans la cuisine, moi choquée, et lui énervé.

  - Sérieusement, qu'est ce qu'ils foutent là ? Ils viennent encore nous accuser d'être de mauvais enfants rebelles et pas comme les autres ? , me dit-il.

Hannah nous rejoint après avoir leur avoir dit de patienter quelques instants.

  - Ok. Bon on se calme , nous dit-elle en nous regardant , Rebecca ne leur parle pas d'Harry ça risquerait de les emmerder que tu fasses des choses avec un garçon. 

  - Je risque pas de leur parler du tout, ouais. , lui répondais-je.

  - Chris..parle leur de ton boulot, de nous, et ne t'énerve surtout pas , lui dit-elle en lui prenant les joues. 

Ils étaient tellement beaux tous les deux. Tellement joyeux entre eux. C'est ça le véritable amour.

  - M'en bats les couilles, je leur dis de partir , dit-il en quittant la pièce.

  - Chris! , cria-t-elle en chuchotant , c'est peut-être le moment de leur montrer que vous êtes pas des incapables, de leur montrer que vous avez réussi sans eux, et que vous réussirez sans eux..Alors calme-toi, et prépare des petits cocktails.

Elle quitte la pièce puis se retourne vers lui.

  - Et ne mets rien dans leurs verres , dit-elle avec un clin d'oeil.

Elle le connait bien. Il en serait totalement capables. Quand Chris aime pas des gens, il aime pas, quitte à les empoisonner. 

 

Apéro préparé, tout le monde s'installe autour de la table.

  - Alors, Rebecca, tu nous as parlé de ton état après ce tragique accident. , commença ma mère avec toujours cette voix douce qui m'avait bercé toute mon enfance.

  - Comment vous avez été au courant ? Et qu'est ce que ça peut bien vous faire ? Que je sois morte ou vivante, ça vous importe peu je suppose. , répondais-je froidement en me servant du vin.

Mon père me retient la main comme pour me dire de ne pas me servir d'alcool. 

  - Merci papa, mais tu vois j'ai 17 ans et je vais bientôt sur mes 18 ans, ça vous étonne surement mais j'ai grandi depuis que vous nous avait abandonnés. Je peux boire un verre de vin. , continuais-je.

Un douloureux moment de silence s'installa dans la pièce. Ma mère me répond.

  - La ville est petite Rebecca, on nous en a informé directement.. Et on ne vous a pas abandonnés, loin de là, regarde, nous sommes avec vous aujourd'hui.

  - Vous êtes peut-être là, mais vous êtes là après 12 ans de pourquoi. Combien de fois j'ai dû consoler Rebecca quand elle pleurait dans sa chambre parce qu'elle comprenait pas pourquoi, elle pensait qu'on avait fait quelque chose qui n'allait pas. Combien de fois j'ai fait des choses mal dans ma vie juste pour que, en espérant vous revoir, vous me punissiez et que vous m'expliquez ce que c'était la vie. Combien de fois j'ai du lui expliquer que c'était pas nous les problème mais bien vous. Combien de fois hein combien de fois ? , cria Chris.

Mon père se leva.

  - Ecoute moi bien petit con, si on vous a abandonnés on avait nos raisons. On a payé des milliers de choses pour vous, pour quoi en échange ? Vous avez foutu la merde partout. On a été au courant de tout. Viré d'un collège privée, viré d'un job à Macdo..Tu m'expliques qui est assez con pour se faire viré d'un putain de mcdo ? cria Jacques en retour.

 

Ma mère était spectatrice de la scène, tout comme Hannah et moi. J'avais les yeux qui brillaient de voir mon frère reprendre du poil de la bête, de dire ce qui pensait, comme avant. Merci Chris. Merci du fond du coeur. 

  - Prends tes affaires, on se casse de leur appartement minable , dit Jacques à Patricia.

Elle me regardait, Patricia. Elle était pas bien, Patricia. Elle avait les yeux rouges, Patricia. Elle avait des bleus sur sa jambe, Patricia. Elle allait se faire battre, Patricia. 

  


26/01/2014
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