une-vie-changeante

L'intimidé


L'intimidé

Je n'avais pas vu qu'il y avait un nouveau.

  - Qu'est ce qu'ils font Benji et Tom? , demandai-je à Lola.

  - Depuis 1 semaine, ils s'en prennent au nouveau. Je leur ai dis d'arrêter parce que ça se faisait pas mais ils continuent.. , me regarda-t-elle désespérée

 

J'ai déjà vécu ces moments d'intimidation. Ces moments d'angoisse quand on te regarde, ces moments d'angoisse quand on te parle et que tu ne sais pas quelle méchanceté va se dire, ces moments d'angoisse quand tout le monde rigole en te regardant. 

  - Qu'est ce que tu regardes ? , me dit Harry.

  - Tu pourrais parler à Benji et lui dire d'arrêter ? T'es assez populaire et je suis sure qu'ils t'écouteront. 

  - C'est pas mes affaires, je le connais pas ce type. 

  - Et alors ? 

  - Mais qu'est ce que ça peut te faire mon coeur ? Tu le connais pas toi non plus. 

Je n'ai jamais parlé de mon ancienne vie au collège, à Harry. J'en ai beaucoup trop honte. La fin du cours retentit, et tout le monde s'empresse de sortir de la salle. Tous. Sauf lui. Le nouveau.

  - Tu viens bébé ? , me dit Harry en sortant de la pièce tandis que je prenais mon temps.

  - Ouais, j'arrive. Attends moi devant le bâtiment.

 

Je m'approche doucement de lui. J'avais peur qu'il se sente en danger. Un humain est un être très fragile vous savez, surtout lorsqu'il s'est fait attaquer depuis 1 semaine. Je l'aide à ranger ses livres dans sa sacoche et me présente à lui en souriant.

  - Salut, je m'appelle Rebecca mais tu peux m'appeler Reb' et toi ? 

  - Théo..

Dans son regard, je pouvais voir de la tristesse. Beaucoup de tristesse puis de la détresse. On a du lui en faire voir de toutes les couleurs depuis un bout de temps. Il était pas si mal que ça pourtant, il était brun, les yeux noisettes qui devenaient couleur or au rayon solaire. Je ne comprenais pas pourquoi il s'en prenait à lui. Il était seul, il était donc plus faible et plus atteignable.

  - Ça te dit de passer la journée avec moi et mes amis ? On pourra te faire visiter, et t'aider..

J'avais peur qu'il pense que j'étais dans leur plan opération pourrissage de vie mais il accepta puis nous continuons à marcher tout en parlant.

  - Comment ça se fait que tu sois dans ce lycée alors que l'année se finit dans 5 mois ? , lui demandais-je.

    - Ma mère s'est faite muter ici et puis elle voulait que je continue les cours..

    - Et ton père ? Il n'est pas venu avec vous ? 

    - Il est mort quand j'avais 5 ans.

    - Je..je suis vraiment désolée.

    - Oh, sois désolée seulement si tu l'as tuée, sinon je vois pas grand intérêt.

Il était drôle. Et avait un sourire à tomber je dois avouer. Il m'avoua par la suite qu'il était gay, que c'était pour cela qu'on se moquait de lui. C'est vrai que dans cette ville, les gens sont très critiqueurs. Et homophobes. Et hypocrites. Et faux-culs. M'enfin, vous m'avez comprise. Il me raconte aussi sa vie de famille, sa soeur dont il s'occupe tous les soirs tandis que sa mère est au travail, ses anciens amis, sa ville natale dans laquelle il était resté 17 ans (il avait actuellement 17 ans). Il me faisait confiance, et j'en étais heureuse parce que moi j'aurais bien aimé qu'on m'aide et qu'on me parle au collège. Pouvoir avoir des amis. 

 

Je reçois un sms. << Bon je sais pas où t'es, mais avec la classe on sèche le prochain cours, on est sur la pelouse du stade. T'm. <3 >>. Harry. Merde, je l'avais oublié! 

  - Théo? Ça te dit qu'on aille sur la pelouse du stade? Y'a toute la classe.. je veux pas que t'aies peur. 

  - Tu peux y aller, je vais aller en cours.

  - Y'a personne! On sèche tous! Allez, viens! 

Il accepte.

On arrive près de la pelouse du stade. Bien sûr, les petits cons commençaient déjà à parler.

  - Le suceur de queues parmi nous ? Quel honneur !

Théo s'est arrêté net. Je regarde Tom qui avait crié ceci. 

  - Le seul suceur de queues ici, c'est toi. Théo est dans notre classe, donc il reste avec nous. Si ça te dérange, tu te casses , lui criai-je de l'entrée du stade. 

Il y eut une énorme blanc. Ça ne m'aurait pas étonné de voir des personnes arrivaient pour creuser un trou et enterrer quelqu'un tellement l'ambiance était descendue. Je regarde alors Théo qui sourit. Je lui prend la main et on s'assoit avec eux. Harry me regardait avec un regard interrogateur. Je l'évite et parle à Théo pendant toute l'heure. Les gens commençaient à être moins idiot et à l'accepter. Tous sauf Benjamin, Tom, et Harry qui faisait la gueule parce que je ne m'occupais pas de lui. 

 


23/01/2014
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