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Les connards sont à la maison


Les connards sont à la maison

Notre petit jeu consistait à ne plus se parler pendant un certain nombre de jours et ne s'envoyer que de lettres, je trouvais ça bien comme ça on pouvait réellement se dire les choses qu'on arrivait pas à dire avec la bouche. C'est lui qui en avait eu l'idée pendant le cours de français. Du coup, le mardi soir, assise sur mon lit, en tailleur je lui écris ma première lettre. 

  " Je trouve ça marrant, et plutôt bizarre de t'écrire des lettres à te donner en mains propres mais tu as surement raison, c'est peut-être le moyen de nous souder tous les deux.  J'ai fait la chose la plus insensée, et la plus dangereuse de ma vie en t'avouant mes sentiments mais tu vois j'ai réussi, je suis toujours là et je suis bien heureuse de te l'avoir dit. La première fois que je t'ai vue sortir de ta maison j'ai d'abord cru que j'étais en plein rêve ou que j'avais mal vu et que finalement tu étais incroyablement laid mais ce n'était pas le cas. Je ne comprends toujours pas pourquoi tu es jaloux, et pourquoi tu m'as frappée. Si je dois être sincère avec toi, je vais t'avouer que je n'ai pas toujours été la Rebecca que tu connais aujourd'hui, c'est pour cela que j'ai voulu aider Théo. Mon père frappait ma mère.. et j'en ai parlé à personne du mal que ça me faisait." 

Simple lettre.

 

*Toc toc*. J'entends Chris ouvrir la porte et se mit à parler à quelqu'un, surpris.

  - Qu'est ce que..qu'est ce que vous faîtes là ?

Je décide alors d'aller au salon, puis découvrir les deux personnes nous ayant abandonnés. Mon père, et ma mère. Appelons-les plutôt Patricia et Jacques car ceux ne sont pas eux mes parents. Oh que non. 

  - Bonjour Chris , dit Jacques en regardant Chris puis me regardant , bonjour Rebecca , suivi d'un sourire. 

Ma mère était derrière, ne parlant pas, regardant simplement la scène se produire. Elle a toujours été comme ça, pour le peu que je me rappelle, toujours à l'arrière. Elle ne parle jamais, elle a trop peur de ce que peut lui dire son connard de mari. Ou bien lui faire.

  - Jacques ? Bonjour, et bien rentrez voyons! Chris va préparer un petit apéro! , arriva Hannah tout sourire. 

 

Chris et moi nous nous retrouvions dans la cuisine, moi choquée, et lui énervé.

  - Sérieusement, qu'est ce qu'ils foutent là ? Ils viennent encore nous accuser d'être de mauvais enfants rebelles et pas comme les autres ? , me dit-il.

Hannah nous rejoint après avoir leur avoir dit de patienter quelques instants.

  - Ok. Bon on se calme , nous dit-elle en nous regardant , Rebecca ne leur parle pas d'Harry ça risquerait de les emmerder que tu fasses des choses avec un garçon. 

  - Je risque pas de leur parler du tout, ouais. , lui répondais-je.

  - Chris..parle leur de ton boulot, de nous, et ne t'énerve surtout pas , lui dit-elle en lui prenant les joues. 

Ils étaient tellement beaux tous les deux. Tellement joyeux entre eux. C'est ça le véritable amour.

  - M'en bats les couilles, je leur dis de partir , dit-il en quittant la pièce.

  - Chris! , cria-t-elle en chuchotant , c'est peut-être le moment de leur montrer que vous êtes pas des incapables, de leur montrer que vous avez réussi sans eux, et que vous réussirez sans eux..Alors calme-toi, et prépare des petits cocktails.

Elle quitte la pièce puis se retourne vers lui.

  - Et ne mets rien dans leurs verres , dit-elle avec un clin d'oeil.

Elle le connait bien. Il en serait totalement capables. Quand Chris aime pas des gens, il aime pas, quitte à les empoisonner. 

 

Apéro préparé, tout le monde s'installe autour de la table.

  - Alors, Rebecca, tu nous as parlé de ton état après ce tragique accident. , commença ma mère avec toujours cette voix douce qui m'avait bercé toute mon enfance.

  - Comment vous avez été au courant ? Et qu'est ce que ça peut bien vous faire ? Que je sois morte ou vivante, ça vous importe peu je suppose. , répondais-je froidement en me servant du vin.

Mon père me retient la main comme pour me dire de ne pas me servir d'alcool. 

  - Merci papa, mais tu vois j'ai 17 ans et je vais bientôt sur mes 18 ans, ça vous étonne surement mais j'ai grandi depuis que vous nous avait abandonnés. Je peux boire un verre de vin. , continuais-je.

Un douloureux moment de silence s'installa dans la pièce. Ma mère me répond.

  - La ville est petite Rebecca, on nous en a informé directement.. Et on ne vous a pas abandonnés, loin de là, regarde, nous sommes avec vous aujourd'hui.

  - Vous êtes peut-être là, mais vous êtes là après 12 ans de pourquoi. Combien de fois j'ai dû consoler Rebecca quand elle pleurait dans sa chambre parce qu'elle comprenait pas pourquoi, elle pensait qu'on avait fait quelque chose qui n'allait pas. Combien de fois j'ai fait des choses mal dans ma vie juste pour que, en espérant vous revoir, vous me punissiez et que vous m'expliquez ce que c'était la vie. Combien de fois j'ai du lui expliquer que c'était pas nous les problème mais bien vous. Combien de fois hein combien de fois ? , cria Chris.

Mon père se leva.

  - Ecoute moi bien petit con, si on vous a abandonnés on avait nos raisons. On a payé des milliers de choses pour vous, pour quoi en échange ? Vous avez foutu la merde partout. On a été au courant de tout. Viré d'un collège privée, viré d'un job à Macdo..Tu m'expliques qui est assez con pour se faire viré d'un putain de mcdo ? cria Jacques en retour.

 

Ma mère était spectatrice de la scène, tout comme Hannah et moi. J'avais les yeux qui brillaient de voir mon frère reprendre du poil de la bête, de dire ce qui pensait, comme avant. Merci Chris. Merci du fond du coeur. 

  - Prends tes affaires, on se casse de leur appartement minable , dit Jacques à Patricia.

Elle me regardait, Patricia. Elle était pas bien, Patricia. Elle avait les yeux rouges, Patricia. Elle avait des bleus sur sa jambe, Patricia. Elle allait se faire battre, Patricia. 

  


26/01/2014
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